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Un regard critique sur la Géopolitique & la Géostratégie internationales à l'ère du Multilatéralisme : quelle place pour une Afrique épuisée par l'esclave, la traite négrière, le colonialisme, le néocolonialisme et la détérioration des termes de l'échange ? La réponse rapide est qu'il faut doter de l'Afrique d'une trilogie diplomatique : le Soft-Power, le Hard-Power et le Smart-Power.

Analyse sociologique de l’emploi des jeunes en Afrique

La question de l’emploi pour les jeunes africains se pose-t-elle aux Etats ou à d’autres institutions et structures privées ou alors aux initiatives individuelles ?

Poser une telle question, c’est aborder en toile de fond, la problématique de l’emploi-jeune. C’est également accorder une extension au concept d’emploi en l’élargissant à toute activité génératrice de revenu, permettant à un individu ou à un groupe d’individus les possibilités de vivre de façon décente dans une relative autonomie.

Ainsi, selon les régimes, l’Etat est largement pourvoyeur de l’emploi ou alors il joue essentiellement le rôle de régulateur en accentuant ses efforts de gouvernance à la création d’opportunités d’emploi dans les secteurs privés et informels.

Donc, tout dépend de la nature du régime, de la capacité d’un Etat à mobiliser les ressources (humaines, financières, matérielles...) pour créer ce que l’on est convenu d’appeler les facteurs de développement, en d’autres termes, les indicateurs macroéconomiques (PIB, PNB, services de la dette, balance de payement…), grâce à une croissance soutenue.

De même, la mondialisation et le contexte économique international exigent de chaque Etat un partenariat susceptible de mettre en valeur les avantages comparatifs assortis des axes de coopération et d’échange de produits et de services.

De nos jours, il devient de plus en plus évident que l’Etat providence n’est plus d’actualité parce qu’il ne peut être efficace dans un contexte international qui fait la promotion du secteur privé tout en brisant les frontières entre les Etats et même entre les continents.

Toutefois, l’Etat doit être toujours là. Car, quoiqu’on dise, la constitution des ensembles supranationaux n’a pas fini de supplanter les Etats, pris individuellement, par ce que toujours directement tenus pour responsables du sort de leurs citoyens respectifs.

C’est pourquoi, la problématique de l’emploi se situe tout d’abord au niveau de la politique élaborée et mise en œuvre par un Etat.

Bien entendu, à certains niveaux, comme à celui de l’Union Européenne, la problématique de l’emploi est posée à une échelle plus élevée qui relègue l’Etat au second plan et fait de celui-ci l’acteur d’un système.

Encore mieux, la question de l’emploi-jeune, tout comme de l’emploi en général, dépend fortement du niveau de développement d’un Etat.

En effet, la forte dépendance économique d’un Etat freine l’élan des perspectives économiques qui doivent ouvrir la voie aux opportunités d’emploi, notamment au niveau des jeunes à la recherche de leur premier emploi.

En revanche, notons que ceci n’est pas un facteur exclusif qui expliquerait l’incapacité d’un Etat à créer des opportunités d’emploi. La mauvaise gouvernance, en terme clair, la répartition injuste par le fait de la corruption de la part des gouvernants est plus cruciale pour expliquer la problématique de l’emploi-jeune dans les pays en voie de développement. Ces gouvernants sont peu soucieux de l’intérêt général et ne sont pas soumis à de réelles pressions, ni de l’intérieur, ni de l’extérieur de leurs Etats respectifs.

Pour parer à cette situation, la lutte contre la corruption et la promotion de la bonne gouvernance doivent être menées conjointement sous la pression de la communauté internationale et des organisations de la société civile. D’où s'affirme la pertinence d’une réforme structurelle et institutionnelle pour établir au sein de la société, l’équilibre social et la justice sociale.

Dans cet élan de la recherche du bien-être pour chacun et pour tous, la dynamique des organisations de la société civile serait plus déterminante et pourrait motiver davantage les pouvoirs publics à plus de pression et d’engagement des partenaires au développement, surtout le système des nations unies.

Pour clore, les Etats africains doivent investir davantage dans la jeunesse pour un avenir durable en Afrique.

Vive la solidarité africaine et internationale ! /-

M. Mohamed Lamine KABA

Sociologue

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