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Un regard critique sur la Géopolitique & la Géostratégie internationales à l'ère du Multilatéralisme : quelle place pour une Afrique épuisée par l'esclave, la traite négrière, le colonialisme, le néocolonialisme et la détérioration des termes de l'échange ? La réponse rapide est qu'il faut doter de l'Afrique d'une trilogie diplomatique : le Soft-Power, le Hard-Power et le Smart-Power.

Afrique et la fuite des cerveaux : exode des cerveaux

Investir dans la jeunesse pour avenir durable en Afrique

Mohamed Lamine KABA

Notons que bien avant l’arrivée des missionnaires blancs sur le sol africain, les africains avaient un système éducatif qui formait aux métiers divers de la vie : santé, agriculture, élevage (chasse, cueillette), pêche, métallurgie, mine, droit d’ainesse.

Par ailleurs, la déclaration des droits de l’homme qui résulte de la prise de la bastille en 1789 en France (cf. révolution française), amendée et adoptée le 10 décembre 1948 par l’Assemblée Générale des Nations Unies pour prendre la connotation universelle (Déclaration universelle des droits de l’homme) naît à partir de l’empire du Mali (comme l’indique l’histoire de Soundjata Keita (cf. Charte de Kurukan Fouka)).

Le commerce international trouve aussi son origine dans le même empire à travers l’histoire de l’empereur Kankou Moussa communément appelé Mansa Moussa pour certains et Kankan Moussa pour d’autres.

Cependant, l’homme blanc, champion de la traite négrière, dans sa mission mercantiliste a, dès son entrée en Afrique, bouleversé le système éducatif africain pour, avec le truchement de l’église catholique, construire l’école dit-on de civilisation qui n’a été que celle de fascination, d’acculturation, de soumission, de déracinement et d’asservissement de l’homme noir. C’est d'ailleurs ce constat qui poussa Cheick Hamidou Kane à affirmer dans son ouvrage intitulé ‘’Aventure Ambiguë’’ : « Le canon contraint les corps, l’école fascine les âmes ».

Si la fuite des cerveaux désigne la soustraction discrète de quelques intellectuels d’un environnement professionnel où leur présence profite à ceux qui les courtisent, l’exode des cerveaux renvoie au départ massif des cadres vers des pays où, sans être invités ni vivement recherchés, ils espèrent un mieux être.

Ces départs, sous le regard impuissant des pays d’origine et parfois avec leur accord tacite, se confondent avec l’immigration (cf. L’Histoire 1999) et les débats qui l’accompagnent portent sur l’intégration professionnelle des migrants dans divers secteurs, y compris ceux délaissés par les nationaux, sur leur situation administrative (sans papiers), sociale (droit du sol, droit du sang) ou culturelle (assimilation ou accommodation).

Les termes exode et non-exode qualifient ici la situation de départ ou non des intellectuels des pays du Sud (Afrique surtout) vers ceux du Nord.

Parmi les causes figurent, sans ordre de priorité, les conditions de travail, les crises économiques et les conditions salariales, les caractéristiques des recherches, la disparité entre l’offre et la demande de travailleurs qualifiés face à l’expansion de l’enseignement supérieur par rapport aux économies des pays africains et à l’environnement politique.

Pour palier à cet état de fait, la nécessité est impérieuse d'accroître l'investissement dans la jeunesse pour avenir durable en Afrique.

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